Roger le grumpy rumine dans son coin sur le
sort du monde. Sur les chars qui ne mettent pas leurs clignotants, sur la
culture qui va au yable, sur les gays qui ne s’engagent pas, sur les élèves
poches, sur les boss relax, sur l’hiver trop frette, sur sa situation. Il
déteste le monde, la vie et les autres. Il a souvent mal à la tête, des
hémorroïdes. Il est dans son coin de l’île et n’aime personne. Un matin il
s’est levé et a décidé d’aller courir et de se mettre en forme. Dans la nuit un
autre est venu et il l’a embrassé. Il s’est laissé aller. Il s’est laissé
faire. Ils se sont déshabillés et ils ont dormi nu ensemble. C’est le lendemain
qu’il est allé courir. Il s’est dit qu’il le ferait souvent et sérieusement.
Peut-être même deviendrait-il entraîneur.
Fred !
Fred il est gay ! Oui ! Il adore ça.
Il a un copain vraiment gentil qui le laisse bien libre de draguer. Il aime la
fête, le champagne, les copines. Il vit à Paris et aussi sur l’île. Il voyage
et aime la vie. Il déteste beaucoup de choses et avec bonheur. « Ah !
ce qu’il est con ! C’est drôle être con comme ça » « Quelle
salope celle-là ! Une conne sans culture ! ». Il est très ami avec XXXX, la Pythie de
l’île. Ils mangent des gâteaux à la crème et se racontent leurs histoires de
cul, parlent de politique, chantent de la musique de cabaret et se costument.
Fred L
Fred le déprimé. Il veut tout le temps mourir
ou du moins souvent. Son histoire est triste. Il vient d’ailleurs. Sa mère
s’est suicidée, sa copine est devenue lesbienne, il est séropositif parce que
suite à sa rupture il a voulu essayer les hommes et il ne s’est pas protégé.
Première fois avec un mec et BANG ! Ensuite, il a perdu son emploi parce
qu’ils ont découvert qu’il prenait la trithérapie. Puis il a décidé de prendre
l’avion pour aller se changer les idées dans le sud et son avion a explosé en
vol. Il tombait, il tombait et finalement une cigogne passa qui le recueillit
sur son dos et l’amena sur l’île. Une île dévastée par un typhon. Avec des gens
malheureux pour la plupart. Il a passé plusieurs mois prostré envisageant de
mourir sans jamais faire de plan.
Une nuit, un ange passa. Il déshabilla Fred le
déprimé et lui fit l’amour tendrement. Par derrière, il le pénétra. Fred jouit.
Plusieurs fois sans même se toucher. Le sperme coula abondant de son sexe dur,
son prépuce dégoulinant de semence. La vie circula en lui et le lendemain il
alla chercher quelqu’un, une fille, une amie pour pleurer et s’épancher. Une
amie à qui il pourrait dire sa peine.
Le Coach.
Coach Bob me dit que je suis trop fatigué pour
m’entraîner. Il faut me remettre en forme physiquement.
Le trou
Je ne passe plus de temps dans le trou. Je
suis trop occupé à construire des trucs à l’extérieur.
Pégase
Pégase court. Il est nerveux. Pendant longtemps,
on l’a mis dans un wagon seul. Pas de possibilité de regarder à l’extérieur.
Avec de la nourriture, tout de même. Il se laisse approcher difficilement. Seul
l’homme au glaive réussit à l’approcher et à ce moment, Pégase se détend et se
frotte. L’homme au glaive parle peu et lui dit des mots gentils qui le
calme. Il lui dit que tout va bien, qu’il est beau, qu’il aime être avec lui.
Il lui frotte les oreilles, le museau et la croupe et Pégase expire violemment
par ses naseaux. Si un jour Pégase est monté, ce sera par l’homme au Glaive.
Fred L… J
Fred a trouvé une amie. Il lui a dit toute sa
vie. Il a reçu aussi une lettre. De sa vie d’avant, du ministère de la santé.
Il y a eu une erreur : il n’est pas séropositif. Les tests avaient été
faits par un médecin très malheureux, lui-même séropositif. Il avait voulu
partager son malheur avec d’autres. Tant de souffrance et d’inquiétude en vain.
Fred de Paris.
Il a trop fêté. Il a la gueule de bois et
peine à travailler. De la mesure dans l’excès.