vendredi 14 octobre 2011

Le fantôme d'Adriana Gourd

Elle est arrivée en août dans le ciel brillant de ses dix mille feux, cachant le soleil de sa grande robe d'opéra, mélange nuit sombre et lune d'argent, déposant le gris et l'indistinct sur toute chose. Enfin, pas tout, mais des fois, un peu, ou souvent, ou pas, ça dépend des jours. Feu le ministre des Crises et Catastrophes est de retour. Madame Gourd ayant chanté sur toutes les scènes d'Europe. Elle est là comme un pet qui colle, difficile à chasser. Elle tourmente tout un chacun de sa peur viscérale. Disant des mots qui font peur à l'oreille, étendant la vue du pire dans la conscience de chacun, créant mille ponts plus périlleux les uns que les autres à traverser, ponts que finalement, on ne traverse jamais, ou rarement, ou même lorsqu'on les traverse, ils ne ressemblent en rien à ce que l'on s'était imaginé. Bref Adriana Gourd is back. Et elle m'emmerde. Personne n'a encore rien fait. Même pas Terese. Elle est si occupée à la restructuration de son île qu'elle la laisse faire. La dernière fois où elle m'avait fait autant royalement chier, je lui avais parlé dans le casse. Durement. Je l'avais dégradée au simple rang de député du banc et elle s'était tue de peur d'être muselée pour toujours et à jamais Amen. Mais maintenant qu'elle est bien morte, qu'elle n'est qu'un fantôme, une merde issue du passé, que faire? quelques indices: un exorcisme? peut-être, mais il n'y a pas de prêtre sur l'île. Elle a besoin d'une scène, s'emmerde au royaume des morts? Possible. Elle veut nous aider mais s'y prend mal? Classique et à creuser. Une grosse machine à vent activée par un pompier torse nu. Pas mal! Je vais lui parler, mais pas maintenant. Mon Dieu que j'ai hâte qu'elle quitte.

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