jeudi 13 octobre 2011

Terese à elle-même.

Dans son magnifique bureau, moitié épuré, moitié rococo, Terese, sur du papier parchemin vélin, écrit.

Elle regarde au loin, un point flou dans son bureau ou encore à travers la grande baie vitrée qui donne sur l'île. Parfois, elle soupire. Elle prend manifestement son temps pour laisser les mots justes poindre de sa conscience, se matérialiser, prendre du relief, du grain et finalement, se liquéfier et sécher sur du papier coûteux.

...j'ai pris une décision difficile qui ne plaît pas pour le moment à tout le monde. Ils ont une très grande confiance en moi et moi, en moi-même. Ce n'est pas tant l'issue de mon choix (j'y arriverai, je suis convaincue, je n'ai aucun doute) qui m'inquiète que l'atmosphère générale du moment et la détresse cachée de plusieurs.

Oui, l'an passé, il y avait de l'activité dans les rues, des clowns, des enfants qui courent, du commerce, mais aussi, de la saleté, un perte de contrôle et une frénésie que je ne voulais pas voir s'installer et devenir la réalité de notre île. Quand j'ai su que les Soeurs du Commerce voulaient s'installer et leur puissante institution déménager parmi nous, que les Hare Krishna du bout de l'île considéraient consolider leurs acquisitions, je me suis dit: ouste, on bâtit sur du solide et on devient une capitale respectable, avec Musée, Salle de concert, Restaurants, Banques, Bourse et tout le tralala. Mais d'un coup, après mon édit, les rues se sont vidées, l'île est devenue triste, les habitants balayant ce qu'il n'y a pas à balayer, réparant ce qui peut attendre. Je ne m'en veux pas, je ne suis pas fan des regrets, mais j'aurais pu (aurais-je?) faire autrement.

Ai-je des regrets? Peut-être est-ce cela le problème? D'avoir mis mon île dans quelque chose de semblable à un passé honni, d'avoir créé un enfer? (soupir)

Bref, c'est moi qui ai pris cette décision, c'est à moi d'offrir aux habitants de l'île ce qui les rend heureux. Mais en suis-je capable par ma seule force? (soupir)

Certes pas. Ils doivent m'aider eux aussi. Et le vent du changement doit souffler de mon côté. Et ce vent m'aime tellement qu'il viendra me visiter.

Aucun commentaire: