mardi 27 septembre 2016

Fred part en voyage

Ça fait longtemps qu'on en parle.
Fred devient un peu malade et puis, sa maladie finit par prendre possession de lui.
Juste un genre de rhume qui arrive, puis il devient troublé et confus. On connaît la suite.

Fred était parti en voyage l'an passé. Et ça avait fait du bien. Un genre de poids libéré.
Plus d'espace et d'air frais à respirer.

Cette fois, c'est Fred qui me l'a demandé. Il aime les voyages et n'aime pas que j'aie à vivre avec sa maladie.

Alors, mon Fred: tu pars au Pakistan mythique. J'ai fait venir un tapis volant pour toi. Tu seras entouré de 5 autres tapis d'escorte et je veux que tu nous envoies des cartes postales de tes voyages.
Je t'ai books des hôtels partout. Des chameliers, des visites de palais, des concubins pour t'entretenir, te masser, te nourrir et te faire jouir.

Tu pourras écrire un livre, prendre des photos, transcrire des recettes!

Ce que tu veux. Ne t'inquiète pas, on va être correct. Tu pourras revenir dans 9 mois, le 27 juin pour tout nous raconter.

Oh là c'est long! dit Fred.
Ben tu peux venir faire un pit stop de 6 jours entre Noel et le jour de l'an. Tu vas être en forme et nous raconter ton voyage. Ensuite, tu pourras choisir une nouvelle destination!

Je te donne une jolie roche brillante, 3 timbres et une rose séchée, un carnet de voyage et une carte du Pakistan.

J'ai peur me dit-il

Tout est organisé. Et ta peur va s'estomper. Imagine toutes les choses magnifiques que tu vas voir?

C'est vrai. Il se mit à pleurer. Je vais m'ennuyer de toi.
Moi aussi mon Fred. On a pleuré. Ça a fait du bien. on s'aime c'est tout.
Mais quand il est malade, ça ne donne plus rien à personne.

Il prit une grande respiration. Conscient de sa force et de ses ressources et s'assit sur le tapis qui s'envola. Fred se coucha et dormit.

jeudi 1 septembre 2016

Panthère

En tout cas...
C'est une panthère. Une belle panthère. Pas trop en forme, mais quand même souple.
Bien relax, la panthère.
Elle est arrivée un soir comme ça. Elle a commencé à me parler, puis je me suis déplacé et elle a seulement continué à me parler dans la même direction que j'allais. Moi aussi, je lui parlais. J'étais surpris, quand même, qu'un panthère et moi on s'entende. Mais bon c'est comme ça. Et puis, je l'ai flatté. C'est comme si elle s'y attendait en fait. Anyways. La panthère m'a dit: dit, ça te dirait que je vienne et qu'on se parle demain? Ah oui, pourquoi, c'était vraiment l'fun, je lui répondis. 

Et bien, croyez-le ou non, la panthère est revenue le lendemain. Pas mal relax, quand même. Elle avait un peu lustré son poil, elle avait mis un noeud papillon (ce qui est quand même drôle sur une panthère) et elle avait un genre d'oiseau de taille moyenne dans la gueule. Comme une perdrix, ou un faisan. Une perdrix, je pense. Elle laissa tomber la perdrix et elle me dit: c'est pour le barbèque. 

La nuit, la panthère ne dort pas. Je dors sur son dos et le matin, je me retrouve au même endroit, mais couvert de branches, de fleurs et parfois, de boue. J'ai compris donc que pendant la nuit, je voyageais sur le dos de la panthère, mais toujours en me réveillant au même endroit. Quand même spécial. Alors, je me réveille et la panthère dort. On penserait qu'une panthère, ça n'a pas d'accessoires. Mais celle-ci a un agenda, qu'elle sort de son aisselle avant droite. Je trouve ça pas mal drôle!!! Mais c'est super parce qu'on peut s'en parler et écrire des choses dedans. C'est un bon ami comme panthère, vraiment.

Luanda Kenveria

Ils trônent en un petit groupe sur l'île.
Les arbres de LK. Avec leurs feuilles rigides et striées.
Leurs fruits rouges dans une calebasse vert sombre.

Quand j'ai peur, je vais sous l'arbre et je me calme.
Il me rassure. Il bruit, je crois. Si j'ai besoin, je me colle à son tronc et je me répare.

Si j'en ai besoin, il referme ses feuilles sur moi, et là, rien ne peut m'atteindre. Pas d'onde néfaste de l'extérieur, pas d'obus en feu, et même pas, moi-même.

Puis souvent, je suis dans son ombre et je me répète:
May I be safe and protected from danger.
May I be happy and strong.
May I be free from stress and anxiety.
May I have great joys.

Et la les feuilles frémissent et je peux aller me promener plus loin sans avoir trop peur.

Quand j'ai plein d'énergie, l'arbre change de forme et grandit. Il devient haut et ses feuilles volent au vent.

Une fois, l'arbre a planté ses racines dans mon ventre. Je m'en rappelle.

lundi 21 mars 2016

Razon

De l'autre côté de la clôture vient parfois un cheval très noir et musclé.
Pégase le voit. Il se dit qu'il est plus beau que lui. Ou du moins qu'il a des choses que lui n'a pas.
Ils se connaissent un peu.
Peut-être iront-ils courir ensemble.

Un ami Pour Pégase

Depuis que l’homme au glaive est parti, Pégase s’ennuie et il ne lui revient pas l’énergie d’antan. Pégase mange et rumine.

Un jeune garçon de 8 ans et son chien arrivèrent un matin.

Pégase plutôt que d’avoir peur et de craindre, décida de s’approcher de l’enfant et de ne pas craindre le chien. Le chien au début était un peu turbulent, jappant et tournant, mais Pégase décida d’être à la fois tolérant et calme et un peu menaçant. L’équilibre survint. 

Pégase avait envie de promener l’enfant sur son dos. Il s’approcha et jouxta l’enclos pour montrer à l’enfant qu’il pouvait y grimper et ensuite s’installer sur son dos.

L’enfant comprit et monta sur le cheval. Il eut peur au début, mais Pégase comprit qu’il devait aller lentement pour que l’enfant s’habitue et que le chien ne craigne pas pour son maître. Ils trottèrent donc et ce fut une première sortie réussie pour tout le monde.

L’enfant descendit du cheval, lui offrit du foin, un ruban et lui brossa le flanc. Le chien se frotta sur les pattes du cheval et restèrent assez longtemps ensuite pour que tout le monde soit rassuré de leur amitié.

Les 8 cavaliers de l’armée en débandade du Mordor.

Ils sont arrivés les 8 gars, tous à la mine rabougrie, sales et méchants.
Ils attaquaient l’enfant. Un enfant apeuré et affaibli.

Avec leurs piques, ils agressaient les flancs du bambin.

Le premier à se convertir fut le plus jeune des 8. Une des personnes de l’île lui dit : tu sais, ici on est bien.

-Que te manque-t-il ?
-Le repos, un toit et du travail.

Nous avons tout ça. Même un salaire et des vacances.

Tu feras rire l’enfant et tu seras le jardinier de l’île.
Aimes-tu mieux les femmes ou les hommes ?

Il rougit : les hommes.

On te fournira un amant. Il sera gentil et attentionné et partira tôt le matin et arrivera tard le soir avec une chandelle et une bouteille de vin.

C’est bien ! Je quitte l’armée ! De toute manière, les autre gars m’emmerdent.


Hassam « Archer » Appât.

Dés que l’enfant se levait et reprenait de la force, il lui décochait une flèche.
Et un jour l’enfant attrapa la flèche et lui dit : Arrête ! en le brulant des yeux.
Ses yeux brûlaient tellement que le fond de sa rétine en fut atteinte. Il se retrouva dans l’impossibilité de tirer. Il n’était plus bon à rien. Une femme passa : que cherches-tu Hassam ?

-Un lieu de prière et des sources chaudes.
-Nous avons une cathédrale !
- Oui, mais je suis musulman.
-Mmmm…accepterais-tu qu’on convertisse une partie de la Cathédrale pour que ce soit une mosquée temporaire ?
- Oui !
-Il y a en-dessous de la cathédrale des sources chaudes dans une caverne que tu pourras utiliser comme Mosquée.
-J’aurais besoin d’un coreligionnaire !
 Il y a Mohammad Douth, qui est musulman et ce serait bien que tu rencontres Brahma Ménard et l’archevêque Phone. Il y a Jésus aussi qui passe des fois. Ils jouent aux cartes et discutent.

-Wow !






samedi 27 février 2016

Pégase

L'homme au bouclier était arrivé au bord de l'enclos, il y a deux ans et demi.
Il était étrange, sans poil. Ferme et fermé.

Il s'était approché et Pégase avait reculé, sans fuir.

Du bord de l'enclos, l'homme au bouclier avait tendu une poignée d'herbe fraîche. Pégase ne bougea pas, mais son oeil sourcilla.

Il partit, mais Pégase était demeuré interloqué. Lui, si splendide, avec sa robe de houille, qui d'ordinaire, conquérait et montait, avait été saisi de stupeur. On essayait de l'attirer.

Cela prit un temps avant que l'homme au bouclier ne revienne. Mais pas trop de temps.

À ce moment, Pégase devint plus nerveux. Qu'allait-il faire?
Il reprit sa gerbe d'herbe fraîche, mais siffla. Un siffle léger, modulé et clair.

Je crois que cela fit jaillir une vieille mémoire de quelque chose de bien et de bon, et Pégase s'approcha. Un peu timide, mais avec constance dans le pas.

L'homme tendit la main et le flatta, pendant plusieurs heures. Le museau, l'échine, le flanc, la croupe, le crin. Pégase, d'ordinaire nerveux, devint plus calme. L'homme quitta encore, mais plus lentement, avec cérémonial.

Il revint tous les jours pendant 1 an. Pégase jouait même...une transformation.
Il parlait peu, mais était présent. Il semblait souvent inquiet, et même des fois, un peu triste, mais il était souvent là, et tendre.

Un jour, il ouvrit la bouche et dit: Pégase, mon ami, je vais partir. Il pleura beaucoup avec des sons d'airain brisé, son bouclier tintant sur l'enclos. Pégase baissa la tête, souhaitant que ce ne fusse pas vrai.

Plusieurs fois, il revint, donner son amour à Pégase et Pégase était triste, parce qu'il ne voulait pas que l'homme partît.

Et Pégase se disait: Que faire lorsqu'on est qu'un cheval sans main pour retenir les gens????

Puis, il partit. Mais il envoyait des oiseaux qui venaient siffler des messages spéciaux.
Puis, un jour, Pégase dit à l'oiseau:

Oiseau, mon coeur est gros et tu dois dire à l'homme au bouclier de cesser de m'envoyer des siffles spéciaux, car l'eau s'amasse autour de mon coeur et je me noie en moi.


L'oiseau pleura en peu et s'envola.

Puis, le cirque arriva en ville. Avec ses propriétaires bruyants, les enfants méchants qui lançait des roches et Pégase se trouva seul dans la partie la plus reculée de l'enclos, fuyant le bruit et la méchanceté des hommes. Au moins, là-bas, il y a la forêt et tout ses amis animaux: l'écureuil, la brebis, le lama, les colombes, le canari, un tapir avec qui on rigole bien et c'est détendu.

Puis, un jour Pégase revint près de la ville, sortit de son enclos et vint mettre ses deux pattes d'en avant en pleine figure des deux méchants propriétaires.

JE NE SUIS PAS VOTRE PROPRIÉTÉ
DÉGAGEZ!, hennit le cheval en fracassant le visage des oppresseurs.

Cessez de me faire croire que vous me voulez du bien, dit-il plus bas en quittant.

Le cirque partit, les propriétaires défaits et brisés, dépossédés de ce qu'ils croyaient être leur bien.

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Pégase brouta. Il portait sa tristesse et souvent, elle lui était étrangère.

Homme au bouclier reviendras-tu? Non répondit la vallée, je ne sais pas dit la forêt.
Homme au bouclier, Pégase ne comptait pas assez pour que tu restes? le silence de l'hiver susurra: mauvaise question.
Homme au bouclier, tu m'as adopté, moi qui approche avec précaution et circonspection. Tu m'as flatté, je t'ai aimé et tu es parti. Et je suis triste. J'ai envie de dire pourquoi? Mais étant un cheval sauvage et aussi sage, je sais que pourquoi ouvre les portes de l'enfer et de ses vapeurs putrides, alors je m'en abstiens.

Je broute, je me dis que peut-être qu'un autre cheval sauvage saurait me tenir compagnie. Je me dis aussi que la prochaine fois, j'aurai moins peur, je serai plus confiant et je m'approcherai plus volontiers car ma robe de houille aime à se faire caresser.