mardi 26 février 2008

Conte Volatil

Je cherchais frénétiquement de mes ongles et de mes mains l'or qui aurait pu se trouver dans la terre. Je grattais anxieusement le sol sans jamais trouver. Mes yeux étaient clos et je ne trouvais pas le contentement. Soudain , j'ai entendu un bruit tout près de moi: c'était un poulet qui faisait son son. Poooooot pooooot. Je me levai la tête et ouvrit les yeux. Un poulet me regardait curieux. Je cessai de gratter la terre pour mieux percevoir l'entrée de l'oiseau dans mon univers.

Étrangement, le poulet semblait attiré par moi, ou, du moins, il ne semblait pas vouloir quitter mon giron. Il se tenait toujours dans les parages et je pouvais entendre à distance variable le frêle son de sa voix. Je me mis à vouloir entendre sa voix car sa présence me faisait gratter la terre à la recherche d'or avec moins d'impatience et d'ardeur. Il me calmait. Le cherchant fréquemment du regard et de l'ouïe, je m'aperçus peu à peu de ce qui m'entourait et vis les arbres, les fontaines, les bancs et les chiens. Toutes choses dans le rayon de mon regard.

Puis, je vis que près de moi le poulet voulait faire son nid, mais il semblait hésiter, me regardant plein de frayeur. Il amenait telle branche, un morceau de ciment, une plume égarée, un glaçon séché, mais quoiqu'il fît les éléments ne semblaient pas savoir s'agencer et il regardait son nid avec désolation. Parfois, même il me jetait un regard suppliant avec un long poooooooot triste ne sachant que faire de son impossible nid. Je lui flattais la tête en me disant qu'il finirait par trouver la forme de son nid, qu'il lui fallait du temps et des essais, mais plus le temps avançait, plus sa détresse augmentait au fil de ses tentatives.

Un matin, il m'adressa un petit pot en guise de conclusion et il partit. Je ne sus trop que faire, car j'avais appris à aimer l'oiseau et ses habitudes: de reconnaître ses trajets, ses goûts, ses peurs et même de l'aider un peu, pour faire de sa vie une existence plus confortable et apaisante. Mais non, il ne pouvait pas faire maintenant son nid, il ne savait plus.

J'ai cru que j'allais recommencer à chercher indéfiniment l'or du bout de mes doigts, mais bizarrement, non. On dirait que ce poulet m'a montré à regarder au-dehors et à chercher des yeux et des oreilles ce qui résonne à l'extérieur de moi.

Par contre, je tends souvent l'oreille pour voir si je n'entendrais pas un petit bruit de poulet dans les aulnes. Quand je ne l'entends pas, je le fais moi-même et ça me console et m'attriste à la fois.

lundi 25 février 2008

Brahma Ménard songe et passe à l'interrogatoire

Brahma se retire souvent dans un garde-robe situé sous l'escalier qui grimpe au jubé de la chapelle. Il a installé son alcôve avec des coussins, du chauffage et une lumière: une ampoule nue que l'on allume en tirant une chaînette rouillée. C'est un recoin sec et boisé qui a tous les aspects d'une matrice proprette. Il y apporte ses livres, ses crayons et peut penser et philosopher à loisir. D'ordinaire, il y reste 2 ou 3 heures pour y produire un sermon. Il l'écrit, l'annote et le pratique même en marmonnant. À la fin de la répétition , il lève les yeux au ciel et soupire. Encore une fois, personne ne l'entendra

Brahma aimerait aider le sort de ses compatriotes, les rendre heureux. Telle est l'énergie de sa pensée: s'aider et aider les autres, en pensant mieux et en vivant mieux. Mais Brahma est frustré, car ses interventions sont mal reçues : il dérange, embête et moralise. Il pense prêcher dans le désert et sent que son énergie s'évapore dans le cosmos, sans résultats. Il ne reçoit que regards circonflexes et pupilles fuyantes comme seul paiement. Pire: les autres l'évitent. Il prêche donc sous l'escalier sans que personne ne l'entende.

D'aucuns croient que Satan Brossard et Brahma Ménard s'opposent et se détestent, chacun défaisant les actions de l'autre...mais c'est faux. Ils vivent des existences parallèles. Brahma est jaloux de Satan car il s'est libéré et fait comme bon lui semble. Il envie et admire cette liberté d'être et d'action que Satan enfourche. Satan, lui, trouve que Brahma manque d'élan, d'agressivité et de bonheur. Ça l'emmerde de se faire dire par Brahma qu'il devrait comprendre tel ou tel emmerdeur.

"Comment ressentir de la compassion pour l'autre tout en se respectant et en agissant de la manière la plus efficace qui soit?"
Telle est le sujet de sermon que Brahma fouille aujourd'hui.
Mais inopinément Satan ouvre la porte de son réduit et s'empare du petit cahierdans lequel tout est noté.

Satan: Moi, j'ai une question pour toi.
Brahma: Je crois que je suis en mesure de me poser mes propres question, Satan.
Satan: Come on, esti. Lâche tes grands airs pis écoute-moi. En plus, si t'étais si spirituellement avancé que ça, tu aurais l'humilité de penser que mes questions sont aussi bonnes les tiennes.

Brahma reste interloqué par la justesse des propos de S.

Brahma: Je t'écoute.
Satan: Qu'est-ce qui te ferait plaisir à toi?
Brahma: Sentir que je fais une différence positive dans la vie des autres, être aimé et apprécié par les autres, être reconnu comme un leader spirituel.
Satan: t'as pas déjà ça?
Brahma: Je fais chier tout le monde avec mes conseils...
Satan: Mais peut-être est-ce le lot de ton espèce: les missionnaires, les prophètes...ils n'ont jamais eu trop la cote...
Brahma: mmmm
Satan: Autre question, quelle serait pour toi une situation idéale?
Brahma: (souriant) Je donnerais des conseils à tous et cela rendrait leur vie plus heureuse, il comprendrait comment penser et cela les aiderait dans leurs actions et leur être.
Satan: J'ai l'impression que tu réussis assez bien ça pour les gens en-dehors de l'île. Je dirais même que tu es reconnu pour ça. Mais peut-être n'est-ce pas ta fonction avec nous?
Brahma: Mais il faut vous empêcher de faire vos plans scabreux! Et puis si je n'intervenais pas, ceux du dehors de l'île en baverait et finalement, on serait tous dans le trouble!
Satan: Tu vois! On fait ce que tu dis, mais on ne le fait tout de même pas de bonne grâce. Tu as donc une influence positive tant sur nous que sur les autres. Et les épargnant, nous et eux. Personne n'a dit que la vertu était facile... Sans tes admonestations la chanteuse hystérique se serait faite écrabouiller et pitcher en bas de la falaise par moi, sans autre forme de procès; le rabin roublard aurait su de quel charbon pourri il se chauffe et j'aurais personnellement détruit une partie de sa synagogue; l'employé névrosé, je l'aurais tout simplement poussé au suicide. Tu vois: la chanteuse chante ailleurs, le rabin est sur d'avoir gagné (est-ce si bien?) et l'employé pleure sous d'autres cieux. Nous sommes en paix. Je ne t'en veux pas, mais j'aurais bien aimé les écrabouiller et je ne ressens pas cette satisfaction qui m'aurait plus à les voir souffrir des mêmes affres dont ils nous ont fait souffrir . Je dois attendre le "sens" comme tu te plais à dire, d'attendre que la vie s'en charge d'elle-même...mais sache que je m'en réjouirai quand la vie leur mordra le mollet profond, profond...

(Satan marque une pause, se râcle la gorge et prend une pose tragique, imitant le drapé d'une toge classique)

Ô mon ami, cesse tes lamentations.
Que tu prêchasses en Gobi, ou en Atacama,
Tel n'est pas le cas
Ta souffrance est dans la carence
Non pas d'audience, mais d'affection.

(Satan fait une courbette de sa toge rouge et s'incline)

Brahma était saisi. Il n'avait pas réussi à comprendre que les autres suivaient ses directions, malgré eux...

Satan: Une autre question: c'est quand la dernière fois que t'as fourré?
Brahma: Voyons Satan, je suis ascète!
Satan: Une autre piste de réflexion: est-ce vraiment en reniant les fruits de la terre que l'on connaît mieux la vie??? Et puis, tu es vieux et poussiéreux. Tu t'habilles comme un prof d'université de région qui enseigne le même cours depuis 23 ans!
Brahma: Voyons, je suis ASCÈTE. Je suis au-delà la matière.
Satan: Pfffffff, arrête-moi ça. Être moche et ennuyant, c'est pas être hors de la matière, mais être pogné dedans.

Puis la princesse passa et Satan remarqua le décolleté seyant qu'elle portait.
Satan: Euhhhh, moi j'ai d'autre chose à poursuivre. Pense à ça...


Brahma voulut rentrer dans son réduit, mais se ravisa et sortit de l'église: le grand air lui ferait du bien.

mercredi 20 février 2008

La nuit tombée, le Brisbane II accoste et un passager quitte

Je voyais la terre approcher depuis quelques jours. Ça faisait très longtemps que j'étais en haute mer. Je le voyais au bout du pont contemplant le lointain. Je savais bien qu'il fallait aller le reporter: il avait trop facilement le mal de mer et c'est quelqu'un qui aime la terre ferme. C'est comme ça, je n'y peux rien.

Nous sommes arrivés au quai la nuit tombée. Je l'ai regardé affectueusement et je lui ai donné un cadeau que longtemps j'avais conservé caché: une grande cage avec un poulet au plumage vert émeraude avec des pointes rousses, une houpette rouge et des yeux jaunes. Le poulet dormait. Déjà, il était sur le quai. Je lui ai tendu la cage et nous nous sommes embrassés. Il m'a souri et il disparut.

J'ai versé une larme et je suis retourné à mon yacht. Sur le volant, j'ai doucement et longuement pleuré. Puis, j'ai mis en marche le moteur et j'ai démarré.

J'en ai marre de la haute mer. Il fait toujours mauvais, il pleut et on s'ennuie. Je vais longer la côte parce qu'on la voit et c'est rassurant. En plus, il y a des quais et sur les quais, il y a des gens. Et peut-être même y a-t-il des gens qui voudront venir faire des tours dans mon yacht? En plus, il est si beau et confortable!

lundi 18 février 2008

Jean Courtemanche devant ses échecs

Dure année pour le pauvre Jean. La construction de chapelles, d'églises et de cathédrales est en pleine croissance et ses mérites de contracteur ont été reconnus en dehors des frontières même de l'île. Le pauvre Jean est fatigué et déçu; fatigué d'avoir tant travaillé, mais aussi déçu de ses employés et de ses clients.

Le problème de Jean Courtemanche, c'est qu'il est trop honnête et trop parfait. Son amour de la construction religieuse (choisir le type de pierre, les volutes, les arcs, les pigments, tout!) et sa passion pour le travail rigoureux sont tels qu'ils le rendent pur et droit. Mais le voilà depuis quelques semaines assis dans son sofa et il regarde d'un air vague son bilan financier et les différents plans des églises construites. Il se rappelle aussi de cette secrétaire fatigante qui se limait les ongles à s'en écourter les doigts, de cet employé névrosé qui un coup le travail accompli détruisait tout avec sa masse en pleurant, de ce rabin roublard tricotant et retricotant ses phrases pour économiser quelques centimes et vous faire sentir comme si vous étiez le pire contracteur religieux du monde (fini les synagogues se dit-il), de cette chanteuse de messe hystérique qui venait s'érailler en plein chantier dérangeant et terrorisant les ouvriers, leur demandant de danser avec leur pelle et de la repeigner avec leur râteaux, et même de son propre père Anselme Courtemanche qui venait se lamenter du passé demandant attention et rétribution.

Décidément, il ne voyait pas trop à quoi ça servait de construire des églises, de faire ce qu'il aime quand tous ceux avec qui il travaille viennent foutre le bordel sur le chantier, retardant les échéances, rendant le travail lourd, enduisant de poix ses nobles ambitions.

Mais ne voyez-vous pas qu'on ne bâtit pas des églises comme des maisons? clamait-il.

(J)ean: Mais i comprennent pas qu'on fait pas une église comme un shack? disait-il à Réjeanne Courtemanche, sa redoutable et efficace épouse.

(R)éjeanne: (lui flattant le crâne dégarni, d'un air distrait et un peu exaspéré) Et pourquoi on ne bâtirait pas une église comme un shack?
J: (soupirant tel un ballon qui se dégonfle) Parce que
R: (toujours exaspérée)Parce que quoi?
J: (enflammé, se redressant soudainement, mais en ayant mal au dos à cause de la soudaineté du geste quoique cachant la douleur par souci d'épargner son honneur devant la redoutable R)Parce qu'une église c'est grand, c'est noble, ça sert à nous rapprocher de ce qu'il y a de meilleur en nous et chaque pierre doit être posée avec cette intention.
R: chéri
J: oui
R: 1) Il y a des gens qui construisent des églises pour d'autres raisons (pour payer leur bills par exemple)
2) Il semble clair que ce ne soit pas tout le monde qui possède le même degré de droiture, de rectitude et la même exigence envers soi-même que toi.
J: (choqué) c'est choquant
R: (résumant) J'en conviens. Maintenant, tu es averti, tu le sais.
J: Oui, mais là j'ai plus envie de travailler, j'suis fatigué, j'suis pas motivé. Qu'est ce que je vas faire?
R: Ben tu vas prendre des petites vacances, j'vas te faire un bain de pied pis du pâté chinois. Pis laisse-moi gérer le monde sur le chantier. Tu vas voir, i vont filer doux. Pis ton rabin, tu me donneras le téléphone, m'a i organisé sa synagogue.
J: (désespéré) Ah maudite synagogue: on avait même pas fini de peinturer les murs, pis la i m'a dit que la peinture était pas de la bonne couleur, pis qu'on aurait dû commencer par le mur du fond, pis qu'a sentait trop fort. Pis i m'a dit de partir. Maudit chien sale. Moi qui avait fait un si beau plan, pis au 3/4 construit.
R: Ben t'as été assez épais mon Jean pour payer la peinture de ta poche "parce que cette marque-là ça faisait plus beau".
J: (larmoyant)Mais ça faisait vraiment plus beau...pis en plus, je me disais que ça m'amènerait d'autre contrat de synagogue.
R: Bon, ça suffit mon Jean...tu commences à me casser les oreilles. Si le rabin rappelle, je vais lui dire de s'étouffer avec ses boudins, la chanteuse hystérique est partie (gravement blessée lors d'un orage de poulet), l'employé névrosé s'est suicidé, ton père est retourné à l'hospice, la maudite folle fatigante de secrétaire, tu l'as déportée pis t'as acheté un afficheur. Yé où le problème?
J: je suis pas motivé, j'ai pas envie de travailler.
R: Parfait, je vais m'occuper du travail en attendant. D'ailleurs, t'as reçu une soumission pour construire une grotte aux miracles dans une cathédrale presbytérienne. Y ont ben de l'argent...
J: enwèye, enwèye, montre-moi ça!


Incorrigible Jean.

jeudi 14 février 2008

Oiseaux blessés

Il n'y a peu de chose aussi triste et démunie qu'un oiseau blessé. Imaginez: si l'on troue son aile, que l'on gomme ses plumes ou que l'on cogne sa tête, l'oiseau ne vole plus ou il vole mal. Il prend son envol et retombe, ne réussit pas à se diriger dans une direction qui lui plaise, ou souffre démuni sur la pelouse ayant pour seul défense son cri désespéré.

Mais aussitôt guéri, l'oiseau retrouve son élan et vole et pépie et se dirige vers le soleil. Rien ne saurait empêcher l'oiseau de narguer la gravité et de créer de nouvelles arabesques dans l'espace infini. Ainsi va sa nature volatile.

Il en va de même pour chacun de nous, car en nous réside un oiseau. Prenons par exemple le poulet: bien qu'il ne vole plus, qu'il n'en soit plus capable, dès que le malheur s'abat sur lui, il ne chante plus. Enlevez-lui l'épine de l'ergot et encore dès potron-jaquet, il n'aura de cesse de chanter...En définitive, il s'agit de se coucher tôt et de savoir ôter l'épine de l'ergot, car il est plus agréable d'entendre le coq chanter que d'avoir affaire à un poulet déprimé...je vous en passe un papier.

lundi 11 février 2008

Un party sur le Brisbane II

C'était fête hier soir sur le pont du Brisbane II. Terese avait préparé une longue table avec des victuailles coûteuses provenant des quatre coins du monde et elle officiait telle une reine expliquant la provenance de chacun des éléments. Jean Courtemanche était en vacances et bien content de l'être: son entreprise de construction de cathédrales, églises et chapelles a connu dans les dernières années une expansion sans précédents et la situation fut difficile à gérer. Il avait pour l'occasion déserré sa cravate. Satan fit bien péter un pétard suscitant la surprise et l'hilarité générale. Il disparut aussi un bon moment avec les deux "gerda" ramassées aux Barbades. Elles revinrent les joues rouges et Satan, l'oeil brillant.

Les lumignons brillaient sur le pont et de jolis reflets enserraient le yacht. Les poissons se pressaient autour de l'embarcation pour voir la joie des convives.

dimanche 3 février 2008

La tombe du roi

Un cerisier a poussé. Le tronc est lisse et foncé, les feuilles sont d'un vert sombre et luisant et d'incalculables cerises rouges et brillantes pendent aux rameaux. Des oiseaux virevoltent et s'en empiffrent. Il a été inhumé entre la cathédrale et la chapelle et les habitants de l'île y ont placé un banc afin de se recueillir et de profiter de l'ombre de l'arbre.

samedi 2 février 2008

Le Brisbane II

C'est fait: je me suis acheté un yacht. J'ai échangé ma vieille chaloupe à rame contre un yacht dernier cri avec cinéma maison, cuisine intégrée, salle de muscu, pont pour se faire griller, toute la patente, quoi. Il y a même des whippers pour balayer l'écûme qui se forme les jours de grand vent.
C'est super: je vais pouvoir aller faire des tours en mer avec Satan et Terese et aussi avec tous mes amis. Quand il fera pas beau, on va pouvoir faire des gros partys dans les étages inférieurs. C'est cool, non?

C'est le Brisbane II. Il est beige métallique avec des bordures noires. Il bat pavillon maltais. Pour l'instant, on est dans l'atlantique et il ne fait pas super beau. Hier, mon intendant a pêché un collier avec des pierres précieuses dans la mer. J'étais plutôt impressionné. Je me dis tout de même qu'un tour dans les Caraïbes, ça ne serait pas mal du tout...Je pourrais accoster dans une île et une troupe de filles à gros seins (Avis à toutes: je n'ai aucun problème avec les seins refaits, je ne fais aucune discrimination) pourrait embarquer et on boirait des cocktails.

Si ça arrive pas c'est pas grave, mais ça ne serait sûrement pas désagréable...